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Mangeons goûtu, sainement, et écologiquement.Qu'est-ce que le bio?L’agriculture bio est une agriculture respectueuse de l’environnement et de la vie en général. Il existe une série de règles très claires qui cadrent l’appellation, reprises dans un cahier des charges. S’y retrouvent notamment l’interdiction des pesticides et engrais de synthèse, la superficie minimum pour les animaux, des règles visant à tendre vers une autonomie de la ferme (au niveau du fourrage par exemple), la promotion des rotations longues afin d’éviter l’épuisement des sols, etc… Ainsi, au niveau belge ou européen, différents organismes de contrôle assurent la certification des produits bio. Y a-t-il différents types de bio?Les produits que l’on trouve en supermarché viennent de grandes exploitations biologiques où les pratiques conventionnelles sont remplacées par celles respectant le cahier des charges. Ils sont donc notamment exempts de pesticides et du coup plus respectueux pour l’environnement. Mais il existe d’autre types de bio, plus poussés, dans lesquels l’agriculteur est plus impliqué. En biodynamie, par exemple, la démarche est poussée beaucoup plus loin ; la ferme est considérée comme un organisme agricole diversifié qui se suffit à lui-même. L’objectif est de revivifier la terre et de produire des aliments d’une qualité nutritionnelle élevée. La réflexion est globale et concerne également le rôle de l’homme par rapport à la nature, aux animaux ou aux paysages. D’autres écoles existent : permaculture, agro-foresterie, etc… Ce type d’agriculture est généralement utilisé dans des exploitations de taille plus modeste. Les produits qui y sont produits sont d’une qualité nutritive et environnementale supérieure à ceux que l’on trouve en supermarché. Quel est l’intérêt de manger bio ?Les produits labellisés bio ont un impact sur la santé des consommateurs. Une récente étude de l’Agence fédérale Afsca, basée sur 1800 contrôles de routine a détecté, dans les produits provenant de l’agriculture traditionnelle, des traces de pesticides dans 80 % des légumes et 60 % des fruits analysés. De plus, on retrouve souvent des traces de différents produits sur le même fruit ou légume. Si les limites légales sont respectées, la simple présence de ces substances chimiques inquiète. L’alimentation bio permet de ne pas se poser ce type de questions vu que les intrants non naturels y sont interdits. D’autres questions soulevées par l’agriculture conventionnelle, comme les manipulations génétiques ou l’utilisation de régulateurs de croissance sont écartées en bio, qui respecte le principe de précaution. Enfin, les produits bio cultivés de saison, avec des intrants naturels sont généralement plus riches en nutriments (vitamines, minéraux, etc..) que leurs homologues en provenance de l’agriculture traditionnelle. Cela est également vrai pour les produits animaux, ne subissant pas une médication agressive, élevés en extérieur, et nourris eux-même avec des produits issus de l’agriculture biologique. Quel est l’impact de l’agriculture biologique sur l’environnement ?Le plus notable se situe au niveau du sol. Grâce à l’abandon des intrants chimiques et des machineries lourdes, une vie riche et diversifiée reprend possession du sol, améliorant sa structure et sa fertilité. En agriculture biologique, la relation avec la vie est en fait centrale. En bio, l’agriculteur a clairement intérêt à favoriser la biodiversité pour en bénéficier en retour. Il vise notamment à obtenir un équilibre entre prédateurs et ravageurs. On note par exemple une présence de 50 % de carabidés et 60 % de staphylinidés en plus dans les champs bio, deux familles d’insectes qui se nourrissent de ravageurs. Mais la diversité se retrouve dans les produits eux-mêmes, vu que sont privilégiées des variétés de légumes locales, mieux adaptées aux conditions. Les exploitations bio développent également souvent une plus grande hétérogénéité paysagère, elle-même source de biodiversité. En général, une attention particulière est portée à la mise en place de haies, de bandes fleuries, de mares, etc. Grâce à cela, un équilibre écologique s'installe, important pour la protection des cultures mais également pour les animaux (ombre, minéraux présents dans les feuilles et bourgeons des arbres et arbustes). En Belgique et ailleurs existent d’ailleurs des primes agro-environnementales (MAE), qui permettent aux agriculteurs de financer ces mesures. Pourquoi est-il intéressant de manger local?Le premier intérêt, qui saute aux yeux, est l’impact environnemental de l’importation de produits exotiques. Pourquoi brûler du carburant à outrance pour importer du mouton néo-zélandais ? L’empreinte carbone des produits importés est donc particulièrement haute. Au niveau de la qualité des produits, le local constitue également une garantie. En effet, il assure au consommateur des produits frais et généralement cueillis à maturité. (A la différence des ananas d’Amérique du Sud, par exemple). Peut-on manger des légumes de saison en Belgique?Bien sûr, et c’est d’ailleurs une réelle invitation à la découverte. Le légume de saison est un légume qui pousse naturellement, sans serres chauffées, à une saison donnée. Ainsi, la tomate en été ou le panais et le chou de Bruxelles en hiver. Il existe une très large variété de légumes qui peuvent pousser à longueur d’année en Belgique. Il importe par contre de sortir parfois des étals habituels des supermarchés pour trouver des légumes intéressants en hiver par exemple. C’est ainsi que le topinambour, le rutabaga ou le scorsonère reviennent en force dans les magasins bio. Manger de saison permet en effet d’éviter un gaspillage énergétique superflu (chauffage des serres ou importation de produits). Mais cela permet également de varier son alimentation et de manger des produits souvent plus adaptés aux conditions saisonnières. Bio, local et de saison : un impact social via les réseaux courts?Les petites exploitations bio s’inscrivent souvent dans une démarche économique alternative, privilégiant les circuits courts. Les fermes travaillant en agriculture biologique ont depuis toujours développé le commerce de proximité de type magasin à la ferme, marché, paniers, ou groupes d’achat collectifs. Cela permet d’établir des prix justes pour les exploitants et les consommateurs, de limiter la spéculation et de favoriser un lien direct. Et les bénéfices sont nombreux : moins de transport, moins d’emballages, produits du cru et de saison et une confiance réciproque entre consommateur et producteur. Le bio en chiffres en Belgique.La surface agricole bio en Belgique est de plus de 48.000 hectares. Cela représente 4,4% de la surface agricole totale. En dix ans (de 2000 à 2010), on est passé de 666 exploitations à 1140 ! En 2010, 168.171 animaux ont été élevés en bio. En 2010 toujours, le chiffre d’affaire total du bio a atteint 421 millions d’euros. Ces quelques chiffres (source : Le bio en chiffre) prouvent que l’agriculture et la consommation bio ne sont plus l’apanage de quelques bobos ou écologistes. Le bio explose pour des raisons de santé publique et environnementale. Alors, « que votre aliment soit votre médicament » : mangez bio ! Rédigé en collaboration avec Peter Van Mol, maraîcher en biodynamie à la Ferme Larock et formateur en agriculture biologique au Crabe. |
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